L’histoire vraie de l’affaire Plame-Wilson est joliment mise en scène par Doug Liman, grâce aux performances convaincantes de Naomi Watts (Valerie Plame) et de Sean Penn (Joseph Wilson). Il est d’ailleurs étonnant de noter les ressemblances physiques entre acteurs et personnages réels de l’intrigue, notamment lorsque Plame et Watts (photo ci-dessous) foulèrent ensemble le tapis rouge de
Cannes au printemps 2010.
Il faut un peu de temps pour se mettre dans le rythme soutenu du film, avec des discours rapides mais surtout truffés d’abréviations du monde du renseignement américain que les non-initiés auront de la peine à suivre. La situation initiale est rapidement mise en place, mais malheureusement l’action principale se fait un peu attendre. En effet, ce n’est qu’au moment où l’identité de Valerie Plame est dévoilée, que les enjeux nous tiennent vraiment en haleine.
Au niveau de la mise en scène, à noter l’utilisation parfois exagérée des mouvements de caméra. Mis à part cela, des décors tout à fait réalistes : pas de bureaux ultrasophistiqués, ni de jet privés coûteux.
Les scènes d’action sont également très rares ; le but du film n’étant pas d’éblouir, mais ne proposer des faits historiques romancés. Et c’est sur ce point-là que les deux acteurs principaux sont excellents. Ils ont en effet l’avantage de ne pas sur-jouer, malgré des rôles un peu typés.
Les nombreuses diffusions des discours de Bush nous permettent une approche critique des faits. On est alors confronté à l’amoralité et aux mensonges du gouvernement américain, sujet relativement actuel en considérant les révélations de Wikileaks. On peut se poser quelques questions épineuses : jusqu’à quel point sommes-nous tenus dans l’ignorance de notre Etat ? ; quelles sont les limites de la confidentialité gouvernementale? Fair Game propose une morale anti-corruption prônant des valeurs comme la justice et la vérité, sous forme d’un bon divertissement à visage historique.
Joëlle Cachin, 18 ans, Gymnase Auguste Piccard, Lausanne