Cinq ans après Mr & Mrs Smith, Doug Liman revient sur le thème de la double vie d’un agent secret en adaptant l’histoire mouvementée de Valerie Plame et de son mari Joe Wilson. Malgré une bande-annonce au rythme soutenu et aux dialogues percutants, Fair Game se révèle finalement plus intimiste et factuel, bien loin des aventures explosives de Brad Pitt et Angelina Jolie.
Révélée au grand jour par l’administration Bush suite à la publication par son mari de documents montrant l’absence de fondement de l’entrée en guerre contre l’Irak, Valerie Plame doit quitter son travail à la CIA et abandonner ses missions en cours. S’ensuit un bras de fer entre son mari, luttant pour révéler la vérité, et la Maison-Blanche, alors que Valerie Plame doit assumer de perdre tout un pan de sa vie et de mettre en dangers ses contacts et ses proches.
Le réalisateur a su intégrer les faits réels sans donner dans la critique grossière du gouvernement, tout en décrivant avec finesse les conséquences de la dénonciation de Valerie Plame dans sa relation avec son mari, chose qu’il n’aurait pas pu faire sans le talent du duo Naomi Watts – Sean Penn. Magnifiant un sujet peu novateur, à savoir une énième dénonciation de l’aveuglement du gouvernement Bush au sujet de la guerre en Irak, les deux acteurs principaux feraient presque oublier le principal défaut du film : sa pertinence.
En effet, Fair Game se présente presque comme un documentaire exhaustif, tant il refuse de prendre position sur les faits, et offre un rythme de narration plutôt lent, malgré des plans instables et saccadés qui tentent (vainement ?) d’instaurer un climat de film d’action, comme celui suggéré par la bande-annonce. A quoi bon adapter des événements datant de plusieurs années, en y restant fidèle qui plus est ? Au final, les adeptes des héros luttant contre un gouvernement hypocrite seront lassés par le manque d’action, mais les passionnés de politique et de biographies ressortiront comblés.
Emilie Roulet, 17 ans, Gymnase Auguste Piccard, Lausanne